En des temps où il devient de plus en plus difficile de croire en un avenir radieux, Florian Kaplan et Constantin Bréant de la Compagnie les Conflotistes nous embarquent dans une farce bouffonnesque pour jouer à bousculer nos certitudes et nos croyances.
Un spectacle d'illuminés écrit à deux mains qui parle de solitude, de servitude volontaire et de mycoses. Un rituel délirant et des plus sacrément hilarants, magnifié par la danse et le mysticisme. Une cérémonie qui nous emmène au bout de la folie, jusqu'à l'adhésion aveugle au plus improbable...
Les mots d’une spectatrice
« Extase, folie, amour, Rire du public. Est-ce de cet amour universel que lea spectateurice rit, car celleux qui aiment sans raison apparente, humain comme arbre, sont nécessairement fou ? Ou est-ce un rire de défense face au malaise, face à l’aptitude délirante d’être joie et amour dans une déchetterie puante où jaillissent de temps à autre les souvenirs douloureux d’une vie normée accablante et de son effondrement ?
Est-ce de ce regard fou, qui bien qu’il vous regarde dans les yeux regarde derrière vous, ou à travers vous, que le-a spectateurice rit ? Peut-être est-ce qu’en riant non pas du, mais avec le personnage, dans le cadre rassurant d’une mise en scène que les frontières du normal qu’on a érigé en nous se brisent.
Il ne s’agit plus de rire de l’insanité mais de s’y laisser aller, alors le rire le plus fou, est le nôtre, car il n’est pas chorégraphié. Jean-Marc tisse subtilement la toile de sa psychose sur la scène de sorte que l’on croit volontiers qu’il est maintenant Ganeshlag, de sorte que l’on se prend nous aussi d’affection pour son gourou Pastamamma Sangüten, ce visage d’ange couvert de suie est bien réel, ses charmantes cabrioles nous feraient, à nous aussi boire des raclures d’ongle d’orteil, pour toucher l’extase. Parfois, on revient dans notre rôle de spectateur, car être Jean-Marc, soumis aux délires et aux tortures divines de son guru devient insupportable.
On ne sait plus bien si la cosmicosologie est la croyance salvatrice du destin funèbre de Jean-Marc, la lumière au milieu des poubelles, ou un enfermement dans le délire alimenté par l’existence de Pastamamma. Mais peut-être que cela n’est plus vraiment la question, parce qu’on rit, beaucoup, qu’on chante, un peu et que nous démange l’envie de cabrioler, virevolter ou bouger frénétiquement avec eux, c’est qu’elle est séduisante la cosmicosologie. »
Noëmie Mocquant